ADN environnemental et Génome Québec

Avec l’ADN environnemental (ADNe), nous avons une meilleure compréhension du monde vivant, qui nous entoure, et les moyens d’agir pour le préserver. 

Qu’est-ce que l’ADN environnemental ?

La détection de l’ADNe est une technologie de pointe qui transforme notre façon d’analyser et de protéger les écosystèmes.

La surveillance continue de la qualité de l’eau, de l’air et des sols permet de détecter rapidement les risques environnementaux, la présence d’espèces rares, la propagation d’espèces envahissantes, ainsi que les signes précoces de pollution ou de déséquilibres écologiques. Elle contribue ainsi à la prévention de problèmes de santé publique, à la protection de la biodiversité et à une meilleure gestion des ressources naturelles.

L’ADNe fonctionne comme une empreinte génétique laissée par les organismes vivants dans leur environnement.

  • Pour le détecter, il suffit de prélever de l’eau, du sol ou de l’air dans un milieu naturel (rivière, lac, forêt, etc.). Ces échantillons contiennent des traces d’ADN rejetées par les organismes vivants, comme des cellules de peau, du mucus, des excréments ou du pollen.
  • En laboratoire, on isole l’ADN présent dans l’échantillon et on l’amplifie (le multiplie) grâce à des techniques comme la PCR (réaction en chaîne par polymérase). Cela permet de produire assez de matériel génétique pour qu’il soit séquencé. C‘est aussi lors de cette étape que nous pouvons cibler un groupe d‘organismes vivants à étudier.
  • L’ADN est ensuite comparé à des bases de données génétiques existantes. Il devient donc possible d’identifier quels animaux, plantes, bactéries ou champignons sont passés par ce milieu, souvent sans les voir directement. Les chercheurs analysent ensuite ces résultats pour savoir si une espèce est présente, si une contamination est en cours ou si un écosystème est en bonne santé.

En comparaison avec les méthodes traditionnelles qui nécessitent des prélèvements longs et coûteux, et vont souvent provoquer un stress important chez les espèces qu’on étudie, l’analyse (ou l’utilisation) de l’ADNe permet d’obtenir des résultats plus rapidement et à moindre coût, tout en augmentant la précision des analyses. L’ADNe ouvre la voie à de nouvelles solutions pour les entreprises spécialisées en environnement, en biotechnologies et en génomique.

L’ADN environnemental permet donc de détecter très tôt et de surveiller finement les changements dans la biodiversité et l’état des écosystèmes, sans perturber la nature.

L’analyse par ADNe est 30 à 60 % moins coûteuse que les méthodes traditionnelles de relevés biologiques (comme les pêches à l’électricité ou les filets). Elle permet également de détecter 2 à 10 fois plus d’espèces, en particulier les espèces rares ou discrètes.

Génome Québec et ses investissements en ADNe en 2025
L’ADNe au Québec : une occasion à saisir

Le Québec se trouve aujourd’hui à un carrefour stratégique où l’innovation scientifique rencontre les impératifs économiques et environnementaux.

Les initiatives en ADNe ouvrent une fenêtre d’opportunité pour stimuler l’innovation, créer des emplois et renforcer la compétitivité dans des secteurs clés tels que la biotechnologie et l’agroalimentaire. En investissant dans cette technologie, le Québec se positionne comme un leader dans la collecte et l’exploitation de données environnementales. Cela renforce la crédibilité de la province en matière de développement durable et peut attirer des financements et des collaborations internationales.

Génome Québec invite les décideurs et partenaires à s’appuyer sur ces technologies innovantes pour façonner un avenir durable, alliant progrès scientifique et développement économique.

Initiatives ADNe- Génome Québec :

Ce projet de science citoyenne invite les élèves du Québec à récolter des échantillons d’eau afin d’analyser l’ADNe présent dans l’environnement. L’objectif est de dresser un portrait précis de la biodiversité des cours d’eau québécois et de sensibiliser les jeunes à l’importance de la conservation des écosystèmes aquatiques.

Génome Québec est fier d’avoir reçu des appuis financiers du Cree Nation Government et du Secrétariat aux Relations avec les Premières Nations et Inuit pour le déploiement de l’activité dans cinq communautés autochtones.

Valérie Langlois et son équipe propulsent la recherche environnementale avec iTrackDNA, un projet novateur qui utilise les technologies génomiques de précision pour surveiller les impacts des changements climatiques sur la biodiversité.

Au Canada, la gestion durable des ressources naturelles est une priorité, mais les outils de suivi actuels peinent à offrir des données fiables et cohérentes. À ce jour, l’ADNe est sous-exploité dans la prise de décision en raison d’une grande variabilité dans la qualité des données.

iTrackDNA change la donne en développant des outils analytiques accessibles et standardisés, rigoureux et socialement responsables. L’objectif ? Réduire l’incertitude scientifique dans la surveillance environnementale, en détectant plus tôt les signaux d’alerte dans nos écosystèmes.

En savoir plus : iTrackDNA