Alors que les tests in vitro représentent moins de 5 % des dépenses en santé, leurs résultats influencent de 60 à 70 % les décisions médicales. Pour traiter efficacement les patients, les médecins ont besoin de tests diagnostiques rapides. Malheureusement, les méthodes de microbiologie clinique sont lentes, nécessitant en général plus de 36 à 48 heures pour identifier les microbes responsables des infections, favorisant ainsi une médecine empirique, la surutilisation d’antibiotiques, le développement de résistances et des complications comme les diarrhées à C. difficile, tout en augmentant les coûts de santé.
Les chercheurs du Centre de recherche en infectiologie (CRI) de l’Université Laval ont été les premiers au monde à développer des tests génomiques rapides (moins d’une heure) pour identifier des microbes, dont le streptocoque de groupe B, un agent causal de la méningite néonatale. Ce test ainsi que quatre autres développés pour détecter des agents associés aux infections hospitalières, ont été approuvés par la FDA et sont maintenant fabriqués dans une usine de Québec qui emploie 350 personnes hautement qualifiées et sont distribués à l’échelle de la planète par Becton Dickinson (BD), la quatrième entreprise au monde de produits diagnostiques.
Au cours des 10 dernières années et avec un soutien important provenant de Génome Canada et de Génome Québec, le CRI a assemblé une équipe transdisciplinaire formée d’experts en génomique, bio-informatique, maladies infectieuses, physique et chimie, afin de développer une plateforme microfluidique centripétale (MCD), sous la forme d’un disque compact permettant de lire l’ADN au lieu de la musique, afin d’identifier les microbes le plus près possible du patient, que ce soit à son chevet, dans la salle d’accouchement, aux soins intensifs, aux urgences, dans le cabinet du médecin, à la pharmacie, sur le terrain, à la maison ou même dans l’espace. Le projet consiste à développer un dispositif MCD permettant d’identifier plusieurs microbes causant des infections. Le premier test qui sera développé permettra de détecter et d’identifier le streptocoque du groupe B chez la femme lors du travail en salle d’accouchement afin de prévenir les infections néonatales.
Cochercheurs :
Denis | Boudreau | Université Laval |
Teodor | Veres | Institut des matériaux industriels du CNRC |