L’agriculture, les déchets alimentaires et la gestion des déchets produisent plus de CO2 que les automobiles, les camions et les trains réunis au Canada. Les nouvelles approches circulaires atténuent les gaz à effet de serre (GES) par le compostage, les champignons et les bioréacteurs d’insectes comestibles pour transformer les déchets agroalimentaires urbains en aliments ou en engrais. Les microorganismes qui se trouvent dans les bioréacteurs influencent le coefficient d’utilisation digestive des résidus agroalimentaires, les GES et la façon dont les sous-produits améliorent la salubrité des sols et des cultures. Dans un laboratoire de vie urbaine unique, l’équipe du projet utilisera les technologies « omiques » pour mieux déterminer les principaux consortiums microbiens présents dans ces agroécosystèmes et leur interaction au cours des processus de biodégradation, de production d’aliments et de sous-produits. En reliant différents processus de bioconversion à différentes matières premières et à différents flux de déchets, les chercheuses développeront des outils et des modèles de surveillance et d’optimisation de la bioconversion, des bases de données multiomiques et des collections microbiennes utiles à la mise au point de produits, de souches ou de consortiums microbiens. La création d’une grappe agroalimentaire circulaire en milieu urbain améliorera la connectivité et l’efficacité de la production circulaire d’aliments entiers et de sources de protéines de remplacement, tout en atténuant les émissions de GES et l’insécurité alimentaire. Cette approche sera également évolutive et transférable dans les régions rurales. Dans la collectivité pilote de Montréal, un détournement de 5 % des déchets permettrait d’éliminer environ 450 000 tonnes de GES. En général, si le Canada transforme une quantité modérée de déchets agroalimentaires par le compostage décentralisé (10 %), la culture de champignons (5 %) ou d’insectes (5 %), 220 791 tonnes d’émissions de CO2 pourraient être évitées et environ 202 000 tonnes de carbone pourraient être séquestrées dans le sol d’ici 2035. Il en résulterait 71,9 millions de dollars de crédits carbone, 700 000 dollars en recettes provenant de la vente de produits et 36 000 emplois.
Centre génomique responsable : Génome Québec