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« Nous utilisons beaucoup plus de papier et du papier d’une bien meilleure qualité qu’il y a 25 ans, dit M. Jörg Bohlmann, membre du personnel enseignant du Laboratoire de biotechnologie de l’Université de la Colombie-Britannique. Nous avons également besoin de bois massif de meilleure qualité pour la construction. Les pressions exercées par la demande humaine sur les forêts naturelles s’intensifient, et en même temps, la pullulation des ravageurs et le changement climatique mondial suscitent des inquiétudes dans les forêts naturelles et les plantations forestières. L’amélioration des arbres pour accroître leur rendement, leur qualité et leur résistance aux parasites en est cependant encore à ses tous débuts.
M. Bohlman est l’un des quatre directeurs du projet de Génomique forestière : Mécanismes de la formation du bois et de la résistance aux parasites dans les arbres forestiers en utilisant l’épinette, le peuplier et l’Arabidopsis, un projet de recherche à grande échelle de 11 millions de dollars financé par Génome Colombie-Britannique et Génome Canada (50 % – 5,5 millions de dollars), organisme sans but lucratif qui dirige la stratégie nationale en génomique et en protéomique et dispose, à cette fin, d’une enveloppe budgétaire de 375 millions de dollars du gouvernement du Canada.
La génomique des arbres et des forêts date de quelques années seulement au Canada. Les recherches dans ce domaine sont menées par une nouvelle génération de chercheurs et elles sont nées de la volonté de comprendre la génétique fondamentale des arbres, car leur biologie de base est fort différente de celle d’autres organismes. Les arbres restent au même endroit toute leur vie. Ils ne possèdent pas le même système immunitaire que les mammifères, par exemple, et ils ne peuvent pas rechercher activement de partenaires. Les arbres ont leurs propres modes de croissance, d’absorption des éléments nutritifs et de reproduction. Ils sont aussi capables de vivre pendant des centaines d’années, souvent sans être détruits par les insectes ou les agents pathogènes. Nous n’en sommes qu’aux tous débuts de la compréhension de ces mécanismes. Il faut cependant comprendre en profondeur le profil génétique d’un arbre, ce qu’est un arbre, pour pouvoir en accélérer l’amélioration. Les forêts jouent de plus un rôle important dans l’écologie mondiale, les loisirs et les applications industrielles. Les préoccupations écologiques et l’acceptabilité commerciale exigent une amélioration des arbres fondée sur le savoir, sans modifications génétiques.
L’amélioration des arbres est un sujet assez nouveau. Selon M. Bohlmann, l’amélioration existe en agriculture depuis le commencement de la civilisation. « Le blé que nous moissonnons pour ensuite faire du pain, possède plusieurs milliers d’années d’expérience de reproduction et d’amélioration génétique par la sélection. Les méthodes étaient d’abord « primitives » et elles se sont perfectionnées. La découverte et redécouverte des règles génétiques de Mendel jouent un rôle important dans la sélection des plantes en agriculture depuis le début des années 1900. Nous en sommes maintenant au début du XXIe siècle et les génomes de cultures importantes en agriculture ont été élucidés et permettent d’utiliser des outils très perfectionnés pour améliorer les plantes. Où donc était la foresterie pendant toutes ces années? On n’en est seulement aux premières générations de l’amélioration traditionnelle des arbres (génération d’arbres) », conclut M. Bohlman.
M. Bohlmann et ses collègues, MM. Kermit Ritland, Carl Douglas et Brian Ellis examinent les épinettes et les peupliers pour les comparer à l’Arabidopsis, une petite herbe dont le génome a entièrement été séquencé et qui ressemble assez étroitement à celui du peuplier. L’ép